Quelques semaines avant notre congrès annuel de justice réparatrice et de médiation, nous avons eu le plaisir de recevoir Thyl Daem, un collaborateur français venu d’Occitanie. Thyl met actuellement sur pied une association de justice réparatrice et de médiation dans sa région : « La Valise ». C’était son premier séjour outre-Atlantique et il a choisi de le passer parmi nous. Lumière sur Thyl Daem, un collaborateur qui a posé sa « Valise » au Québec pour y recueillir conseils, soutien et amitiés.

Portait d'un médiateur français : Thyl Daem 

Peux-tu te présenter en quelques mots?

Je suis Thyl Daem, médiateur généraliste. Après l’étude de la philosophie et un engagement de plus de 15 ans dans des dynamiques sociales, je me suis formé à différentes approches d’accompagnement et de médiation. J’utilise l’approche relationnelle développée par Serge Charbonneau et Catherine Rossi. Je viens du milieu du travail social et j’ai commencé à pratiquer la médiation pour résoudre les conflits au sein des organisations. Je suis aussi membre de l’Association Nationale des Médiateurs (ANM), Relais rural pour l’association « Paroles de femmes » de Gaillac et formateur en médiation sociale.

Qu’est-ce qui t’a amené à t’intéresser à la justice réparatrice ?

Mes expériences personnelles, des formations et des lectures, m’ont amené à acquérir des connaissances sur les violences intrafamiliales et intimes, les rapports de pouvoir et les inégalités systémiques. Et ce autant du point de vue sociologique, que social ou psychotraumatique. Mes questionnements sur la médiation et sur l'accompagnement des violences intimes, sexistes et sexuelles m'ont conduit vers la justice réparatrice. Cette dernière, et plus particulièrement l’approche relationnelle, m’a apporté des réponses à des manques que j’observais dans ces pratiques professionnelles.

Quels sont tes projets en matière de justice réparatrice et de médiation ?

Avec une dizaine de collaborateurs et collaboratrices, nous sommes en train de créer l’association La Valise en France, plus exactement à Toulouse, avec pour objectif de mettre en place des accompagnements en justice réparatrice pour les violences intimes, sexistes et sexuelles. Cette association veut offrir une option supplémentaire aux procédures pénales et aux processus thérapeutiques pour les personnes concernées par ces violences.

Pourquoi avoir choisi de venir au Québec ?

Dans l’optique de mettre en place un tel service d’accompagnement en France, il semblait essentiel de voir concrètement les activités d’Équijustice sur place pour s’en inspirer.

Quels organismes de justice réparatrice as-tu visités pendant ton séjour et pourquoi ?

J’ai principalement visité l’Équijustice de Montréal Centre. J'ai discuté avec Marie-Eve Lamoureux, la directrice générale du réseau Équijustice, qui m'a partagé ses connaissances et son expréience avec beaucoup de générosité. J'ai assisté à deux tables de concertation : l’une sur les violences sexuelles et conjugales avec Laurence Ragot d’Équijustice Lanaudière Sud, et l’autre avec Catherine Lapierre, directrice des services de justice réparatrice du réseau Équijustice, sur la question des mineurs et du numérique.

Olivia Stroz-Breton, Marielle Sanon et Christine Yazbek, de l’équipe d’intervention de Montréal centre, m’ont invité à observer leurs entretiens individuels avec des participants et m’ont inclus dans leurs réunions d’équipe. J’ai également eu l’occasion de m’entretenir avec Catherine Voyer, intervenante et coordonnatrice de la médiation spécialisée pour le réseau, Sandy Grenier et Pierre Marcoux, d’Équijustice Estrie, au sujet de la médiation spécialisée.

Serge Charbonneau m’a apporté de nombreux éclairages sur l’histoire d’Équijustice et sur le développement de la justice réparatrice au Québec. J’ai également rencontré Estelle Drouvin, coordonnatrice du Centre de services de justice réparatrice-CSJR, qui m’a présenté son organisation.

Quelles observations y as-tu faites ? Qu’as-tu appris lors de tes rencontres ?

J’ai observé une structure bien organisée avec une ambiance chaleureuse, une pratique professionnelle claire au service des attentes des personnes accompagnées, une recherche permanente de nouveaux partenariats et de nouvelles initiatives, ainsi que des services de justice réparatrice et de médiation concrets et efficaces qui se remettent en question et évoluent constamment au gré des besoins, des rencontres et des contraintes.

Qu’as-tu retenu de ton séjour ?

Ce sont les attentes des personnes accompagnées qui doivent guider nos pratiques professionnelles, et non l’inverse.

En un mot, comment décrirais-tu ton séjour parmi nous ?

En quatre mots : très très bien accueilli !

Contacter Thyl

En attendant la mise en place de l’association La Valise qui sera disponible dans la ville de Toulouse, vous pouvez obtenir le soutien et l’accompagnement de Thyl Daem en le contactant depuis son site internet : https://thyldaem.wordpress.com/